À l'image des trois pierres (Twa wòch dife) qui créent le foyer sous les chaudières pour cuisiner dans les provinces d’Haïti, une stratégie de communication efficace se construit lorsque le message, le canal et l’audience s’accordent. Quand l’ensemble est bien entretenu, les idées circulent, touchent efficacement les cibles et suscitent l’action. Dans le cas contraire, l’impact devient négligeable, et la communication perd toute sa force.
Certaines campagnes de communication laissent une marque indélébile en nous, tandis que d'autres ne sont plus que des souvenirs lointains. Souvent, tout se joue dans un équilibre subtil entre : ce qu’on veut dire, le chemin qu’on emprunte pour le dire, et surtout, les personnes qu’on souhaitent toucher. Derrière chaque communication réussie, il y a ce triangle silencieux : message, canal, audience.
Peu importe qu’on parle au nom d’une institution, d’un collectif ou d’une petite initiative locale, cet équilibre reste la clé. Votre message, votre point de départ Dans toute stratégie de communication, le message est le point de départ. C’est lui qui donne du sens à l’acte de communiquer.
Selon le modèle de communication de Harold D. Lasswell (1948, The Structure and Function of Communication in Society), la communication peut être analysée en répondant à cinq questions : « Qui dit quoi, par quel canal, à qui, avec quel effet ? ». Dans ce schéma, le message correspond au « quoi », c’est-à-dire au contenu que l’émetteur souhaite transmettre. Mais, dans la pratique, tout ce qu’est dit, n’est pas toujours un message. La différence se trouve dans l’intention, la structure et la pertinence de ce qui est émis.
Pour qu’une idée devienne un message, elle doit être structurée et orientée vers un but précis. Ainsi, la simple affirmation « Il pleut » est une information brute, tandis que « N’oubliez pas votre parapluie, il pleut aujourd’hui » se transforme en message en intégrant une intention (prévenir), un contexte (la météo du jour) et une cible (les personnes concernées) (Lasswell, 1948).
Un message percutant résonne avec la vérité ou l'émotion, capturant l'essence de ce que l'on souhaite partager. Il doit être formulé avec clarté, en évitant le jargon inutile et les complexités superflues. L'authenticité est également cruciale : un message sincère a plus de chances de toucher sa cible. En Haïti, par exemple, où la tradition orale est forte, un message qui intègre des proverbes créoles ou des références culturelles locales peut avoir une résonance particulière. Il s'agit de trouver le ton juste, qu'il soit informatif, persuasif, ou émotionnel, en gardant toujours à l'esprit l'objectif de la communication.
Nous retiendrons que le message est la première articulation du triangle stratégique de la communication. Il ne suffit pas d’avoir quelque chose à dire, encore faut-il le dire avec précision, intelligence et sensibilité. Mais la qualité du message, aussi fine soit-elle, ne suffit pas. Même le message le plus beau au monde, le plus inspiré, le plus audacieux, reste impuissant s’il n’est pas porté par un canal capable de le transmettre efficacement. Ainsi convient-il à présent de jeter un regard critique sur le deuxième élément du triangle stratégique de la communication : le canal.
A Suivre !!!