Un bon canal transforme un simple message en véritable action
Imaginons que l’on veuille organiser une levée de fonds pour réparer la toiture d’une bibliothèque municipale endommagée par une tempête. Le message de base est clair : “Besoin d’argent pour les réparations.” Bien sûr, la formulation exacte dépendra du contexte, du ton, et du public, mais l’essence, c’est ça. Mais alors, comment faire pour que ce message atteigne les bonnes personnes ? Celles qui se sentent concernées et qui seront prêtes à participer activement à cette levée de fonds ? C’est ici que le choix du canal de communication entre en jeu.
Le canal : le pont entre vous et votre public
En communication, le canal désigne le moyen ou le système par lequel un message passe de l’émetteur au récepteur. C’est, en quelque sorte, le véhicule du message. Comme l’a bien expliqué le chercheur McLuhan (1964) : “The medium is the message.” En d’autres mots, le canal influence non seulement la réception du message, mais aussi sa perception et son impact. Pour choisir un canal de manière stratégique, il faut se poser quelques questions essentielles :
1. À qui s’adresse-t-on ? Avant même de penser au format du message, il faut identifier son audience. Qui pourrait se sentir concerné par la réparation de la bibliothèque ? Réponse simple : ceux qui la fréquentent. Deux groupes émergent naturellement :
Maintenant que notre audience est ciblée, comment les joindre efficacement ?
2. Choisir un canal adapté à chaque public
Comment toucher les étudiants ? Pas besoin de chercher bien loin. Ils sont hyper connectés, et WhatsApp est souvent leur principal outil de communication. Si la bibliothèque dispose de leurs numéros (au préalable recueillis lors de l’inscription à la bibliothèque), un message clair, sympathique et bien formulé via WhatsApp peut suffire pour leur transmettre l’appel à contribution. Les mères au foyer, en revanche, présentent un autre défi. Moins disponibles, peut-être peu enclines à ouvrir un message WhatsApp venu d’un inconnu… On doit ici penser différemment. Pourquoi ne pas utiliser un canal plus tangible ? Des affiches bien visibles, distribuées dans les supermarchés, les pharmacies, les écoles, les églises ou les salons de coiffure du quartier — autant d’endroits fréquentés par ces mères — peuvent être bien plus efficaces pour capter leur attention. Ce que l’on observe ici, c’est que le choix du canal dépend directement du profil du public. Plus encore, un même message peut emprunter plusieurs canaux pour maximiser son impact, selon les segments de l’audience ciblée.
3. Médias traditionnels et nouveaux médias : deux mondes, deux styles
Prenons un instant pour comparer les deux types de canaux utilisés dans notre exemple : WhatsApp, cet outil de communication numérique, fait partie des nouveaux médias (ou NTIC – Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication). Il permet :
Imaginez : une petite vidéo montrant les dégâts de la bibliothèque, accompagnée d’un voice-over émouvant, avec quelques images d’archives de moments paisibles/joyeux à la bibliothèque, accompagnée bande-son bien choisie. Ce type de contenu ne transmet pas seulement une information : il suscite une émotion, ce qui est souvent le premier déclencheur de l’engagement. Les affiches, elles, relèvent des médias traditionnels. Elles sont physiques, visibles, parfois même artistiques. Mais elles ont des contraintes : coût d’impression, zone de diffusion limitée, difficulté à capter l’attention rapidement. Cependant on ne peut ignorer que les médias traditionnels (journaux, télévision, radio…) comme les nouveaux médias (réseaux sociaux, blogs, plateformes de streaming…) possèdent chacun leurs avantages. Avantage des nouveaux médias ? Leur flexibilité, leur interactivité, et leur capacité à multiplier les formats. Avantage des médias traditionnels ? Leur ancrage local, leur côté rassurant et accessible, surtout pour des publics moins numériques.
Ce qu’il faut toujours considérer avant de choisir un canal
Pour résumer, voici quelques questions-clés à développer quand vient le moment de sélectionner un canal de communication :
Quelle est mon audience ? Il ne suffit pas de connaître leur nom. Il faut comprendre leurs habitudes, leurs outils préférés, leur disponibilité, leur langue, voire leurs émotions.
Quel est le niveau de confidentialité requis ? Un message sensible (ex. : données personnelles, problèmes de santé) exigera un canal sécurisé, comme un courriel privé ou une rencontre en personne.
Quel niveau d’interactivité est souhaité ? Si on attend une réponse, un feedback ou une participation (comme un don, dans le cas de la bibliothèque), mieux vaut privilégier les canaux bidirectionnels ( réseaux sociaux, emails, etc.).
Quel volume d’information doit être transmis ? Un message complexe ou dense demandera un support qui laisse le temps de lire et de relire (article, vidéo explicative), tandis qu’une info simple pourra se contenter d’un tweet ou d’une affiche.